La douleur et sa gestion à l’injection de NAP : points de vue du patient et du soignant
L’évaluation et la gestion de la douleur post-injection de neuroleptiques d’action prolongée (NAP) restent peu étudiées. L’Inter-Comités de lutte contre la douleur (Inter-Clud) Savoie et Haute-Savoie a conduit en 2017 une enquête prospective dans les 32 centres médico-psychologiques (CMP) de ses 5 établissements, à partir d’autoquestionnaires différenciés. Côté patients, il s’agissait d’objectiver la douleur pendant et après l’injection, les stratégies antalgiques proposées et celles adoptées ; côté soignants, d’évaluer et de tracer les stratégies antalgiques proposées.
– 326 autoquestionnaires patients ont été analysés. 41 % des patients sont algiques du fait de l’injection. Si plus de 60 % d’entre eux souffrent lors de l’injection, plus de 48 % ont mal quelques heures après et 47 % quelques jours après. 46 % déclarent que les soignants leur ont proposé un moyen antalgique et pour plus de 40 % le lieu d’injection, la position, des techniques respiratoires. 41 % des répondants considèrent qu’avoir le même infirmier est source de réassurance. Selon la molécule utilisée, la douleur rapportée (et sa temporalité) varie de façon significative.
– 119 autoquestionnaires soignants ont été traités. 55 % des infirmiers déclarent évaluer fréquemment la douleur liée à la précédente injection, 78 % celle induite par l’injection venant d’être réalisée. Cependant, cette évaluation se fait majoritairement avec des outils non validés (échange verbal informel) et sa traçabilité n’est effectuée que dans 15 % et 13 % des cas.
À partir de ces résultats, deux documents vont être élaborés : un livret pédagogique sur les stratégies antalgiques, destiné aux patients, et un guide de recommandations de bonnes pratiques pour les soignants. Ceux-ci doivent en effet être davantage sensibilisés à l’évaluation et à la prise en charge de la douleur, à l’importance d’écouter les patients et de s’adapter à leurs demandes. Selon les chercheurs, les psychiatres pourraient aussi prescrire des antalgiques de manière systématique et des techniques non médicamenteuses pourraient davantage être déployées partout.
• La douleur et sa gestion à l’injection de NAP, Points de vue du patient et du soignant, S. Biavat et al., poster, 18e congrès de l’Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale (ANPSM), disponible sur le site www.anp3sm.com.
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