Le temps constitue un des socles du cadre thérapeutique. Durée et rythmes permettent de le ponctuer. Que se passe-t-il quand ces repères sont malmenés ? Quels retentissements sur la rencontre ?
Epuisés, en apnée, les soignants se plaignent régulièrement de ne plus avoir le temps pour déployer des soins de qualité et aménager une juste distance réflexive. Vite, vite, il faut satisfaire aux tâches administratives qui envahissent le quotidien. Ils manquent ainsi de temps pour se poser avec un patient et évoquer ce qui lui « passe par la tête », pour se réunir entre collègues, confronter les idées, élaborer un projet de soin. Cette compression du temps entraîne aussi un manque à penser, à éprouver et à vivre. Comment se rendre disponibles pour les sujets souffrant de psychose, perdus dans les fils du temps ou les patients dépressifs, prisonniers d’un temps suspendu ?
Cette accélération permanente rejoint les exigences d’usagers qui ne savent plus quoi attendre des soignants. Tout, tout de suite. Les thérapies brèves sont encore trop longues. Vite, vite. Entre urgence et chronicité, comment concilier les déclinaisons temporelles du soin avec celles de l’hôpital entreprise ? Comment éviter les erreurs quand les soignants sont sans cesse interrompus par des demandes, forcément urgentes ? Faute de temps pour apaiser, contenir, rassurer, écouter, on déplie trop souvent le paravent de l’intolérance à la frustration. L’accélération des rythmes use parfois le soignant au point de le contraindre à utiliser des mesures coercitives.
Au temps qui presse, on peut opposer le temps incompressible de la maladie (du déni à l’acceptation), celui des soins attentifs, des pratiques informelles, des organisations qui favorisent l’accompagnement au rythme du patient. Pourquoi ne pas saisir les opportunités de rencontres et permettre aux patients de nous « enseigner » ? Comment inventer de nouvelles stratégies collectives qui remettent le soin direct au centre de l’activité ? Comment bricoler, faire événement, tisser de l’exceptionnel et retrouver le plaisir de soigner ?
Plus de 650 professionnels se sont retrouvés le 17 octobre à Paris (Beffroi de Montrouge) lors des 9es Rencontres Soignantes en Psychiatrie pour redynamiser l’esprit du soin et la pensée clinique et ainsi redonner de l’élan à leurs pratiques. Centrée sur l’écoute, cette édition a été l’occasion de poser la question de l’accueil de la parole du patient, dans des contextes professionnels en tension, mais également dans celui des troubles qui perturbent la relation à l’autre. Une journée riche et dense au cours de laquelle les intervenants ont proposé des pistes de réflexion et des outils concrets pour entendre les problèmes, co-construire avec l’usager et sa famille des projets de soin et ouvrir des perspectives.
Je me rends toujours avec beaucoup d’intérêt et de plaisir à ces rencontres. Elles permettent d’élever son niveau de pratique, de croiser les regards des autres soignants.
Merci encore, c’était une très belle journée de partages et très enrichissante. Prendre du recul pour mieux faire au quotidien.
Toutes les interventions étaient de qualité et chaque intervenant a su insuffler des tonalités différentes à ses propos, rendant la journée enrichissante et passionnante.
Merci pour cette journée formidable qui nous redonne du vivant dans la fonction soignante
1 entrée aux
10 es Rencontres Soignantes en Psychiatrie
à 350 € pour un professionnel de santé
pris en charge par son institution
1 entrée aux
10es Rencontres Soignantes en Psychiatrie
à 310 € pour un professionnel de santé (hors formation continue)
ou 150 € pour un étudiant
Inscriptions de groupe en ligne à partir de 5 agents d’un même établissement
Contact accessibilité Cité des Sciences : Aline LAPLACE – Tel : 01 40 05 70 85 – info.handicap@universcience.fr
Pour les personnes en situation de handicap :
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