Le rôle de l’infirmier de pratique avancée en psychiatrie se précise
En septembre 2019, comme la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’y était engagée, la filière de formation d’infirmiers de pratiques avancées en psychiatrie sera créée. Les missions de l’Infirmier de pratique avancée (IPA) dans ce champ se précisent en effet via les référentiels d’activités, de compétences et de formation actuellement en cours de finalisation. D’après ces textes provisoires, le professionnel devrait intervenir en amont dans une « aide au repérage » des troubles et être au cœur de la coordination des parcours de soin. Les textes réglementaires devraient être déposés au Conseil d’Etat en mai.
Depuis fin janvier, un groupe de travail piloté par la Direction générale de l’offre de soin (DGOS) et composé des conseils nationaux professionnels des infirmiers, de la psychiatrie et de la médecine générale, a élaboré deux référentiels d’activité et de compétences, ainsi qu’une description de la formation. Dans leur version actuelle, ces textes définissent de multiples missions et compétences pour l’IPA en psychiatrie, en repérage des troubles, tout au long de la prise en charge dans un rôle de coordination, de suivi et d’expertise, ainsi que dans des travaux de recherche.
A ce stade, sont prévues certaines activités clés comme « le recueil de données avec anamnèse et élaboration de synthèses cliniques, notamment pour des patients présentant des troubles du neuro-développement, des troubles neurodégénératifs, des troubles du comportement, des troubles psychiatriques, des conduites addictives, à tous les âges de la vie » ; l’aide au repérage de multiples situations.
Concernant le traitement médicamenteux, l’IPA devrait pouvoir effectuer le « renouvellement de la prescription médicamenteuse ou adaptation de la posologie en fonction de la pathologie et de la situation : antipsychotiques, thymorégulateurs, antidépresseurs, traitements de substitution, traitements symptomatiques des effets indésirables, antalgiques, anxiolytiques et hypnotiques ». Il pourrait également « prescrire les d’activités à but thérapeutique et de réhabilitation psychosociale, spécifiques à la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques et/ou en situation de handicap psychique », ainsi que les examens « complémentaires dans le cadre du suivi ».
Différentes missions sont déclinées dans le cadre du suivi des patients (conception et mise en oeuvre d’actions visant le développement, le maintien de l’autonomie de la personne et la limitation de ses incapacités ; visant le développement par le patient de stratégies d’adaptation efficaces ; la prévention des rechutes… ) ainsi que dans le cadre d’un suivi populationnel.
Sur le plan de l’organisation du parcours de soin et de santé du patient, l’IPA serait en charge de « l’organisation des réunions de concertation pluriprofessionnelles avec les différents professionnels des champs sanitaire, social et médico-social », de la « coordination des interventions avec les acteurs sanitaires, médico-sociaux, sociaux et éducatifs » et de « l’organisation de la coordination clinique avec les différents intervenants ».
En lien avec ces activités, le second référentiel décline une soixantaine de compétences.
Une fois les textes définitifs finalisés, les nouvelles dispositions devront être intégrées aux décrets réglementant la pratique avancée infirmière. En savoir plus sur le site du ministère de la Santé.