Planco-Iso, une recherche infirmière centrée sur le Plan de crise conjoint
Un programme hospitalier de recherche infirmière (PHRIP) va évaluer l’impact du plan de crise conjoint sur l’isolement et la contention.
En psychiatrie, diminuer les mesures coercitives et réduire leur durée, reste un enjeu important. Difficile en effet après une pratique d’isolement ou de contention d’instaurer une alliance thérapeutique. Parmi les initiatives préventives, le Plan de crise conjoint (PCC), sorte de directives anticipées pour la psychiatrie, peut être proposé. Cet outil permet à l’usager d’élaborer avec un professionnel de santé les soins et les mesures à privilégier en cas de crise symptomatique. Jusqu’ici, les études évaluant l’impact du PCC pour diminuer les mesures de contrainte ont donné des résultats mitigés, voire contradictoires.
Pour aller au-delà, l’étude Planco-iso a l’originalité d’impliquer des infirmiers d’équipes mobiles de soin ambulatoires du CHU de Saint-Étienne, formés au PCC et sensibilisés à ses enjeux principaux (autonomie, rétablissement). En accompagnant l’usager dans la mise en lien des différents acteurs de sa vie, ils peuvent le soutenir dans la rédaction du PCC, qui est ensuite validé par le psychiatre.
Cette étude randomisée, contrôlée, évaluera l’impact du PCC sur l’utilisation des mesures d’isolement, en se centrant sur la contrainte perçue par les usagers, ainsi que leur vécu de discrimination et de stigmatisation, via deux échelles adaptées. De plus, le point de vue des infirmiers (en ambulatoire et à l’hôpital) sera analysé par un sociologue, qui envisagera leur adhésion au modèle du rétablissement et leur vécu de l’introduction de cet outil dans leurs pratiques.
Cette partie qualitative se fera au travers d’entretiens individuels et en focus groupes. La recherche, financée par un Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP), vise aussi à formuler des hypothèses quant aux difficultés d’implantation du PCC et envisager ses enjeux éthiques. 96 usagers seront inclus en 2 ans. L’étude débutera en juin 2019, résultats attendus pour 2023.
- Impact du Plan de crise conjoint sur la durée des mesures d’isolement en psychiatrie, PHRIP 2018, contact : Yvonne Quenum, infirmière, yvonne.quenum@chu-st-etienne.fr