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28/06
2019

La machine à convivialité, inutile et indispensable

Des usagers du CATTP Les Salorges (Nantes) ont construit une machine originale, en collaboration avec une compagnie artistique.

Machine de l’imaginaire, A =?mc2i est un projet réalisé par des patients du Centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) Les Salorges (CHU de Nantes) et la compagnie La Machine, qui crée de grands spectacles et met en scène des machines géantes en mouvement dans la ville.

L’idée de ce partenariat germe, en 2016, dans la tête d’une infirmière passionnée de théâtre et convaincue de l’intérêt thérapeutique d’une coconstruction artistique. Entre les difficultés rencontrées pour trouver le financement et les freins liés aux mouvements de personnel, le projet tarde à se mettre en place. Finalement, la persévérance portant ses fruits, il démarre en octobre 2018 et dure trois mois, à raison d’une à deux séances par semaine.

Une équipe de huit patients se constitue rapidement sur «prescription médicale» et sur la base du volontariat. De la première étape du travail se dégagent de belles idées: la Machine va faire de la pause-café un évènement festif inutile et indispensable favorisant la convivialité et les échanges.

Puis vient l’étape de la fabrication… Construite avec des matériaux de récupération, «l’âme à chine» présente une succession de postes de travail: l’entraid’neur, le kanna sucreur, le tou-tou-you-teur, le délicat souffleur… Chacun met la main à la pâte dans la joie et la bonne humeur, n’hésitant pas à partager ses trouvailles. Plus elles sont loufoques, mieux c’est. Ainsi, on tire au sort sa commande et elle est servie dans une chaussure: Charentaise pour le chocolat, croc rose pour le café et escarpin vernis pour le thé ! La machine peut mélanger, sucrer, refroidir. Boire un café, un thé ou un chocolat devient une aventure collective…

À peine terminée, A =?mc2i a été présentée à la cérémonie des vœux du directeur général du CHU. Depuis, elle enchaîne, avec un vif succès, les présentations et démonstrations animées par les patients. Ce projet montre, une fois de plus, que le soin en psychiatrie s’inscrit dans un tissage de liens entre soignants, garants du cadre, patients et partenaires sociaux.