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2/10
2020

Troubles bipolaires : réduire le risque de dégradation fonctionnelle

Cette nouvelle étude de FondaMentale met en lumière les évolutions possibles de la pathologie et identifie sept facteurs déterminants « sur lesquels il est possible d’agir pour éviter une dégradation » du fonctionnement au quotidien. Un communiqué de la Fondation précise les pistes d’action personnalisées qui peuvent être mobilisées.

Pour la première fois, une étude longitudinale française (1), inédite par sa taille, a été conduite à partir des données recueillies au sein des Centres Experts FondaMental. Elle a permis d’identifier l’évolution des symptômes fonctionnels de la maladie bipolaire (facultés cognitives, fonctionnement social et professionnel…), mais aussi sept facteurs déterminants sur lesquels il est possible d’agir pour éviter une dégradation de l’évolution du fonctionnement de la personne au quotidien.

Ce travail de recherche a porté sur le suivi pendant 3 ans d’une cohorte de 2351 patients atteints de troubles bipolaires (issus de la cohorte FACE-BD), suivis par les Centres Experts, en utilisant une méthode statistique permettant d’identifier des profils de trajectoires différents au sein de la population.
Les paramètres étudiés étaient à la fois cliniques (comorbidités psychiatriques, traitement psychotrope, adhésion au traitement, sommeil, symptômes psychiatriques…), biologiques (glycémie, hypercholestérolémie…), physiologiques (tension artérielle, poids…) et sociodémographiques (sexe, âge…).
Le fonctionnement global a quant à lui été évalué grâce au test d’évaluation fonctionnelle des troubles bipolaires (FAST) comprenant 24 éléments dans 6 sous-domaines : la cognition, l’autonomie, le fonctionnement professionnel, les problèmes financiers, le temps libre et les relations interpersonnelles.

Sept facteurs prédictifs d’une dégradation du fonctionnement

A partir des trajectoires individuelles, trois types de trajectoires ont été identifiés au cours des 3 années de suivi : une altération fonctionnelle considérée comme légère pour 72 % des personnes atteintes de troubles bipolaires, sévère pour 20 %, et une amélioration fonctionnelle pour 8 % d’entre elles.
En comparant les deux premiers groupes, certains facteurs sont clairement identifiés comme aggravants :  un traumatisme infantile, le chômage, un nombre plus élevé d’hospitalisations, des symptômes dépressifs, un surpoids ou une obésité, des troubles du sommeil et un nombre plus important de médicaments psychotropes prescrits initialement.

Vers des pistes d’action personnalisées

Cette étude ouvre des opportunités uniques de compréhension des trajectoires de la maladie bipolaire, mais aussi des pistes d’action pour améliorer l’évolution du fonctionnement des patients. Ces résultats, cohérents avec ceux mis en évidence dans plusieurs études transversales (réalisées à un temps donné et non pas sur un suivi de plusieurs années), montrent que plusieurs facteurs peuvent être modifiés et être l’objet de cibles thérapeutiques dans le cadre d’un plan de soin personnalisé.
C’est le cas par exemple des symptômes dépressifs qui peuvent être améliorés par des stratégies thérapeutiques médicamenteuses et psychothérapeutiques ou encore l’amélioration de la qualité de vie avec certains modèles de réhabilitation psychosociale. Un travail d’accompagnement pour permettre une perte de poids, d’EMDR pour réduire l’impact de traumatismes infantiles et des efforts pour réduire la polymédication sont aussi des leviers sur lesquels intervenir dans un plan de soin personnalisé.
Troubles bipolaires : prédire et réduire le risque de dégradation du fonctionnement quotidien des personnes malades, communiqué du 29 septembre, voir le site de FondaMental.
1– O. Godin et al. Trajectories of functioning in bipolar disorders: a For Review Only longitudinal study in the FACE-BD cohort. Australian and New Zealand Journal of Psychiatry 2020 Aug 11. Online ahead of print.