Classification Internationale des Maladies : faut-il maintenir la classe « Schizophrénie »?
Dans une newsletter datée du 13 avril 2021, le Groupe de coordination sanitaire (GCS) communique sur le projet « CLASSMED », qui traite de l’opportunité de maintenir la classe schizophrénie dans la Classification Internationale des Maladies (CIM) en envisageant à la fois l’impact épistémologique, pratique et social de la classification.
Le projet « CLASSMED – Vulnérabilité, inclusion et classifications du savoir : application à la psychiatrie et au cas de la catégorie « schizophrénie » », auquel le Centre collaborateur OMS (CCOMS) est associé*, a récemment obtenu un accord de financement de 25 000 € dans le cadre de l’appel à projets « Institutions et organisations en mutation / Vulnérabilités et inclusion » lancé par l’I-SITE ULNE. Ce projet traite de l’opportunité de maintenir la classe schizophrénie dans la Classification Internationale des Maladies (CIM) en envisageant à la fois l’impact épistémologique, pratique et social de la classification. Il met en œuvre une démarche pluridisciplinaire confrontant d’une part, les travaux en sciences de l’information et en psychiatrie sur les classifications du savoir à propos du concept de schizophrénie, et, d’autre part, en étudiant les archives médicales de l’EPSM Lille Métropole pour examiner la manière dont la CIM, depuis sa création en 1948, reflète ou pas la pratique médicale telle qu’elle se donne à voir dans les registres de la loi et les dossiers médicaux. Le concept de schizophrénie est analysé, par ailleurs, dans deux types de classifications du savoir : les classifications médicales (CIM et DSM) et les classifications bibliographiques.
L’enjeu du projet est d’analyser les modes de construction et de révision de ces classifications telles qu’elles induisent l’inclusion ou l’exclusion de populations, leur stigmatisation ou leur reconnaissance en raison des catégories qui leur sont attribuées et qui génèrent des diagnostics, des statistiques, de la visibilité (ou de l’occultation) bibliographique. Or, la particularité des classifications des troubles mentaux est qu’elles génèrent la stigmatisation des populations concernées. Il s’agit finalement de montrer comment une démarche « inclusive », c’est-à-dire impliquant la diversité des parties prenantes dans leur construction et révision, pourrait se refléter dans la classification elle-même.
* L’équipe de recherche intègre des représentants des Universités de Lille et du Mans, de l’EPSM Lille Métropole et du CCOMS.
Newsletter complète : La lettre du GCS, n°62, 04/21