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11/05
2021

Changer de métier ? 40% des infirmiers y pensent…

40% des infirmiers indiquent que la crise leur a donné l’envie de changer de métier… Pour la quasi totalité des 30 000 professionnels qui ont répondu à l’enquête en ligne proposée par l’Ordre national des infirmiers (ONI), les enseignements de la crise devraient faire évoluer la profession. L’Ordre annonce le lancement d’une « démarche de réflexion collective et de prospective sur l’avenir de la profession à 10 ans ». Détail des chiffres dans le communiqué ci-dessous.

Dans une consultation menée en ligne du 30 avril au 5 mai 2021 par l’Ordre National des Infirmiers, à laquelle plus de 30 000 infirmiers ont répondu,

• 40% des infirmiers indiquent que « la crise leur a donné l’envie de changer de métier » ;
• 51% d’entre eux considèrent que « la profession d’infirmier ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière » ;
• 96% souhaitent que « les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer la profession de manière significative ».

L’Ordre National des Infirmiers annonce le lancement d’une grande démarche de réflexion sur l’avenir de la profession à 10 ans.

  • Les infirmiers estiment que la crise a révélé le rôle essentiel des infirmiers dans le système de soins mais souffrent d’un manque de reconnaissance et de perspectives

• Les infirmiers estiment que la crise a révélé le rôle essentiel des infirmiers dans le système de soins…
90% des infirmiers consultés se disent « fiers de leur profession » et 70% estiment que « la profession est épanouissante ». (chiffres stables vs. juin 2020). Après un an de crise sanitaire, 86% des infirmiers consultés estiment que « la crise sanitaire a révélé le rôle essentiel des infirmiers dans le système de soins », parmi lesquels 60% estiment que « c’est tout à fait le cas ».

• … mais manquent de reconnaissance et de perspectives
Toutefois, seuls 51% des infirmiers consultés se disent « satisfaits de leur profession » et ils sont 64% à estimer que « la profession infirmière est ingrate ». (chiffres stables vs. juin 2020). 51% des infirmiers pensent que « la profession d’infirmier ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière » (-4 points par rapport à juin 2020) – 11% pensent que « ce n’est pas du tout le cas ».
Ils sont par ailleurs 46% à estimer que « depuis le début de la crise sanitaire, le métier d’infirmier n’est pas mieux reconnu par les patients et le grand public », 60% qu’il n’est « pas mieux reconnu par les autres professions de santé », 77% qu’il n’est « pas mieux reconnu par les pouvoirs publics » et ils sont même 90% à estimer que « la profession infirmière n’est pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé », dont 41% qui estiment que « ce n’est pas du tout le cas ».

Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, 40% des infirmiers indiquent que la crise leur a donné envie de changer de métier (+3 points par rapport à octobre 2020) alors que 21% se disent au contraire renforcés dans leur détermination à être soignants (+4 points vs. octobre 2020). Pour 39% d’entre eux, la crise que nous traversons n’a rien changé du tout (-7 points vs. octobre 2020).

  • Les infirmiers ont le sentiment que le système n’est pas prêt à répondre aux grands enjeux de demain. Ils sont en attente de changements mais restent sceptiques quant à la réalisation effective de ceux-ci.

• Les infirmiers ont le sentiment que le système n’est pas prêt à répondre aux grands enjeux de demain.

64% des infirmiers estiment que « nous ne sommes pas mieux préparés collectivement pour répondre à de nouvelles vagues épidémiques grâce aux enseignements tirés de cette année de Covid19 », parmi lesquels 20% estiment que ce n’est pas du tout le cas. 91% ne pensent pas que « notre système de santé, tel qu’il est organisé aujourd’hui, soit en capacité de répondre aux grands enjeux sanitaires de demain », dont 37% « pas du tout ».

• Les infirmiers attendent de grands changements au sein du système de santé et pour leur profession…

95% des infirmiers consultés souhaiteraient que « les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer notre système de santé de manière significative », et 96% que « les enseignements de cette crise permettent de faire évoluer la profession de manière significative ».
Enfin, selon 92% d’entre eux, « la crise sanitaire a démontré qu’il faut revoir le rôle et les attributions des infirmiers ». 69% se disent « tout à fait d’accord » avec cette affirmation.

• …Toutefois, la plupart d’entre eux reste sceptique quant à la réalisation de ceux-ci : 56% ne pensent pas que « la crise que nous vivons depuis un an entrainera de grandes évolutions de notre système de santé sur le moyen et long-terme ». 13% se déclarent « pas du tout d’accord » avec cette affirmation.

  • Les infirmiers ont une attente forte en matière de revalorisation de la profession, à la fois en termes de compétences, d’organisation et de reconnaissance

Avant tout, à court terme, la profession estime à 90% qu’il est « nécessaire de faire évoluer le décret de compétences », dont la dernière révision date de 2004. 60% se dit « tout à fait d’accord » avec cette proposition.

• Les infirmiers souhaitent non seulement voir leur champ de compétences élargi (97% aimeraient que « le rôle des infirmiers dans la prévention et l’éducation thérapeutique soit renforcé », dont 64% y sont « très favorables ») mais également leur contribution mieux reconnue. Ils sont ainsi 95% à souhaiter « un meilleur positionnement des infirmiers dans la gouvernance du système de santé » (+ 3 points depuis juin 2020), dont 56% y sont « très favorables » (+ 6 points depuis juin 2020).
Ils souhaitent également des évolutions en termes d’organisation des soins. Par exemple, 98% des infirmiers souhaitent « le renforcement de la coordination ville / hôpital » (+7 points depuis juin 2020) dont 74% y sont « très favorables » (+ 9 points depuis juin 2020).

• A plus long terme, pour répondre aux enjeux de notre système de soins à 10 ans, les infirmiers sont notamment favorables aux évolutions suivantes : 92% d’entre eux sont favorables au principe de « devenir acteurs de la coordination, de la gestion du parcours du patient et de son orientation » (53% « très favorables »), ils sont également favorables au « développement de l’usage de nouvelles technologies dans leur pratique » à 85% (44% « très favorables ») et 79% seraient favorables à l’idée « d’évoluer vers d’autres champs d’expertise comme la santé publique, le judiciaire, la veille et la sécurité en santé… » (43% « très favorables »).

  • L’Ordre National des Infirmiers annonce le lancement d’une démarche de réflexion sur l’avenir de la profession à 10 ans

Patrick Chamboredon déclare : « Si le Ségur de la Santé a permis des avancées qui étaient attendues en termes de revalorisation financière, force est de constater qu’il n’a pas permis jusqu’à présent de dessiner les contours de la profession infirmière de demain en lui donnant notamment des perspectives pour l’avenir. L’avenir de la profession passe, à court et moyen termes par la révision du décret infirmier, annoncée par le ministère de la Santé il y a quelques semaines. Il doit ensuite être envisagé à plus long terme pour anticiper les grandes évolutions et s’y préparer. »

Pour répondre à ces attentes fortes et aux grands enjeux sanitaires de demain (vieillissement de la population, augmentation des déserts médicaux, croissance des maladies chroniques et des pathologies mentales, exposition croissante aux polluants, nouvelles pandémies…), l’Ordre National des Infirmiers annonce le lancement d’une démarche de réflexion collective et de prospective sur l’avenir de la profession à 10 ans, rassemblant les infirmiers et l’ensemble de leurs parties prenantes, à commencer par les patients.