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23/09
2021

Trois mesures « à effet immédiat » réclamées par les pédopsychiatres

Renforcer l’attractivité de la discipline, améliorer la qualité des soins et augmenter les moyens financiers : la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SFPEADA) appelle à trois mesures « à effet immédiat », détaillées dans un communiqué (ci-dessous).

Nous constatons depuis plusieurs années une crise importante de la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent (PEA). Celle-ci se traduit, entre autres, par une baisse des vocations, un épuisement des soignants et des délais d’attente dans les structures de soin. Il faut parfois plus d’un an pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre d’enfant et d’adolescent… Ce qui est inacceptable. Les demandes de la population sont considérables avec, rappelons-le, un enfant sur 6 qui nécessiterait une intervention psychiatrique ou psychologique.

Face à une telle situation, il n’existe pas une solution simple mais un ensemble de mesures consensuelles doit être mis en place rapidement pour inverser la tendance et construire l’avenir.

Plusieurs éléments nous semblent liés et indissociables : l’attractivité, l’amélioration de la qualité des soins et les moyens financiers. Trois mesures à effet immédiat nous semblent indispensables :

• Des discussions sont en cours avec le Ministère de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur et le Ministère des Solidarités et de la Santé afin de proposer une réforme de la formation des futurs psychiatres. Un des objectifs est de donner à la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent une place mieux identifiée dans la formation de troisième cycle des études médicales, afin de permettre un choix éclairé des futurs praticiens. Cette réforme des études médicales est cruciale et nous souhaitons la voir aboutir au plus vite

• Il faut des moyens humains, notamment universitaires. Nous tenons à rappeler que le ratio étudiants / enseignants est, en PEA, l’un des plus faibles des disciplines médicales. Nous demandons un effort national pour la création de postes universitaires titulaires et de postes de chefs de clinique afin de proposer des carrières universitaires aux plus jeunes. Cela doit permettre une modernisation de l’enseignement de la PEA non seulement pour les médecins mais également pour l’ensemble des professions associées impliquées dans l’accompagnement des enfants et des adolescents (psychologues, infirmiers, orthophonistes, psychomotriciens, professionnels socio-éducatifs,…).

• Beaucoup de praticiens formés à la PEA n’exercent pas dans cette discipline lors de leur installation en ville en raison d’une facturation ne permettant pas de vivre de son travail. Avec un tarif à 46,70 euros, les 90 minutes que peut durer une consultation (enfant et famille, enfant seul, puis à nouveau enfant et famille) ne permettent pas d’envisager une offre libérale qui est donc quasi inexistante en France contrairement aux autres pays (même on peut ajouter pour les moins de 16 ans des lettres de cotation MPC et MCS ce pour un total de 66.70 euros). Nous demandons une revalorisation des consultations en PEA par exemple sur le modèle de ce qui s’est pratiqué avec succès en Belgique et en Suisse ( 104 à 205 euros et 200 CHF de l’heure respectivement…). Chez nos voisins, la situation de la PEA et son offre se sont beaucoup améliorés grâce à une revalorisation substantielle de la consultation. Cela permettrait de très rapidement proposer une offre de soin aux enfants et à leurs familles. Cette évolution médico-économique est une condition essentielle.

Il faut soutenir la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et ces trois propositions nous semblent essentielles et nécessaires.

Dr Jean CHAMBRY
Président de la SFPEADA
Au nom du Conseil d’Administration et du Conseil Scientifique de la SFPEADA

Communiqué SFPEADA du 8 septembre