La prise en charge de la douleur des patients en psychiatrie est-elle suffisante ?
La prise en charge de la douleur des patients en psychiatrie est-elle suffisante ? Le Comité de lutte contre la douleur-soins palliatifs (Clud-SP) de l’EPS de Ville-Evrard (93) a réalisé deux études de satisfaction, en 2017 et 2019. L’objectif était double, mieux connaître le retour des patients et sensibiliser davantage les soignants.
Les questionnaires ciblaient le type de douleur, la nature et l’évaluation de la prise en charge effectuée. Ils ont été adressés à l’ensemble des unités cliniques de l’établissement en hospitalisation complète, temps partiel ou ambulatoire, soit 80 structures différentes. 576 questionnaires ont pu être exploités en 2017 et 423 en 2019.
Les résultats montrent que respectivement en 2017 et 2019, la moitié des patients interrogés (52 % – 46 %) ressentent une douleur pendant leur prise en charge. Un tiers d’entre eux déclarent avoir subi des soins douloureux au cours de leur hospitalisation. Les mêmes soins générant de la douleur sont retrouvés en 2017 et 2019 : les injections, les prises de sang, les soins dentaires sont au premier plan, alors qu’« il existe pourtant des moyens simples pour soulager ces douleurs », soulignent les chercheurs. Pour les usagers, ces soins devraient être « une priorité et une urgence » : « cela relève du droit à la dignité de ne pas souffrir pour avoir une vie décente », témoigne ainsi un patient.
Plus de 50 % des patients déclarent que leur douleur a été soulagée. Les moyens évoqués reposent dans 60 % des cas sur une thérapeutique pharmacologique et dans 29 % sur un soutien psychologique. Les patients confirment que les méthodes non pharmacologiques les aident à surmonter leur douleur. L’évaluation du soulagement de la douleur par le traitement proposé est attestée par 59 % des patients en 2017 contre 47 % en 2019. Seulement 30 % des patients confirment une réévaluation de l’intensité de la douleur lors des 2 enquêtes.
Les auteurs concluent que les efforts d’amélioration doivent se poursuivre et que « la participation des usagers est essentielle pour faire évoluer les pratiques. »
• Que disent les patients sur leur prise en charge de la douleur en psychiatrie ? S. Chelouah, W.Yekhlef et al., EPS Ville-Evrard, poster présenté au 18e congrès de l’Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale (ANPSM), disponible sur le site www.anp3sm.com