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28/03
2022

Une plate-forme de psychiatrie publique pour les Présidentielles 2022

A l’approche de l’élection présidentielle, les acteurs de la psychiatrie publique proposent une série d’actions regroupées en cinq thématiques, incluant la recherche, la formation et la fidélisation des professionnels ainsi que la destigmatisation. Communiqué.

La situation d’urgence républicaine que connait la psychiatrie et sur laquelle nous avons alerté à de
nombreuses reprises depuis novembre 2018 (CP Urgence Républicaine) a été aggravée par la pandémie
de COVID-19.
Les assises de la psychiatrie tenues en septembre 2021 ont montré les préoccupations des professionnels
à faire face à leur mission compte tenu du déficit d’attractivité médico-soignant mais ont également
mis en exergue les atouts de la psychiatrie publique pionnière sur le parcours de soin.
La discipline est particulièrement sinistrée et peine à répondre aux besoins élevés de la population et
aux nombreux enjeux de santé publique. Cette situation exige rapidement des actions fortes pour éviter
la désagrégation du dispositif de soins en psychiatrie et inverser la spirale négative du manque
d’attractivité touchant l’ensemble des personnels. Ces actions ont été regroupées en 5 thématiques.

1/ Soutenir un engagement dans une politique territoriale affirmée
En travaillant à ce niveau les graves difficultés de pénurie de professionnels avec une attention
particulière pour la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
– En donnant toute l’importance aux Projets Territoriaux de Santé Mentale (Décret n° 2017-1200 du 27
juillet 2017) en confiant aux acteurs des PTSM, l’organisation territoriale de l’offre de soins sur la base
des échelons territoriaux validés en Commission Nationale de la Psychiatrie, le premier échelon étant
le secteur de psychiatrie.
– En renforçant les partenariats avec les professionnels des soins somatiques et en développant la réponse
psychiatrique des SAS

-En confiant à la psychiatrie publique le pilotage et la gouvernance des Communautés Psychiatriques de Territoire ou des dispositifs associés dans le cadre du temps 2 des GHT selon les préconisations de la
mission parlementaire de l’Assemblée Nationale (rapport de la MECSS décembre 2021).

2/ Assurer la réussite des réformes du financement et des autorisations
– En augmentant de façon significative d’au moins 3% la part de l’ONDAM dédiée à la psychiatrie dans les
cinq ans à venir afin de permettre de rattraper le sous financement chronique de 10 années écoulées.
– En proposant un plan d’investissement pluriannuel garantissant que l’ensemble des établissements
autorisés en psychiatrie soient en conformité avec les Conditions Techniques de Fonctionnement de la
réforme des autorisations.
– En garantissant que l’application de la réforme des autorisations préserve continuité et proximité des
soins selon les principes de la psychiatrie de secteur dont le Président de la République a rappelé le
caractère fondamental.
– En tenant compte des difficultés particulières auxquelles est confrontée la psychiatrie de l’enfant et de
l’adolescent.
– En reconnaissant la place des professionnels impliqués dans le parcours de soin notamment les
psychologues, les infirmiers et les infirmiers de pratique avancée au niveau des équipes de secteurs.

3/ Soutenir la recherche et la formation comme leviers majeurs d’attractivité et de fidélisation des
professionnels

– En développant une recherche pluridisciplinaire et partenariale dans le cadre de la coordination
nationale des dispositifs régionaux de recherche et en lien avec le Comité national de la Coordination
de la Recherche.
– En renforçant la formation en psychiatrie des infirmiers diplômés d’état à leur prise de poste et tout au
long de leur parcours professionnel.
– En favorisant et harmonisant le déploiement des infirmiers de pratique avancée en psychiatrie et santé
mentale sur l’ensemble des territoires.
– En améliorant la formation des futurs psychiatres par une intrication plus forte entre enseignement
universitaire et pratique de terrain en renforçant le nombre de terrains de stage dans les services de
secteur non universitaires des établissements autorisés en psychiatrie.

4/ Clarifier les rapports entre santé mentale et psychiatrie
– En mettant fin à la confusion entretenue avec la santé mentale au détriment de la discipline médicale
qu’est la psychiatrie.
– En distinguant clairement ce qui est de l’ordre de la prévention (santé mentale) et ce qui est de l’ordre
du soin (la psychiatrie) dans les mesures annoncées.

5/ Déstigmatiser la psychiatrie et ses usagers
– En améliorant l’image de la psychiatrie en changeant les représentations sociales et en soutenant des
actions de formation auprès des professionnels des champs sanitaires et sociaux.
– En subordonnant au droit des usagers, toute politique sécuritaire et en bannissant toute politique
ségrégative au sein des établissements autorisés en psychiatrie.
– En soutenant et développant des dispositifs de pair aidance indépendants des institutions.
– En favorisant la participation des usagers et des familles aux instances et aux projets et en les intégrant
à la démarche qualité.


Marie BUR, Marc FEDELE, Pascale GIRAVALLI, Co-présidents de l’Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire (ASPMP)
Marie-José CORTES, Présidente du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH)
Claude FINKELSTEIN, Présidente de la Fédération Nationale des Associations d’usagers en Psychiatrie (FNAPSY)
Claude GERNEZ, Président de la Fédération Française de la Psychiatrie (Fédépsychiatrie)
Thierry GODEAU, Président de la Conférence nationale des Présidents de Commissions Médicales d’Etablissement de Centres Hospitaliers
Gladys MONDIERE, Présidente de la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie (FFPP)
Christophe LIBERT, Président de l’Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile (API)
Marie-Noëlle PETIT, Présidente de l’Association Nationale des Psychiatres Présidents et Vice-Présidents de Commissions
Médicales d’Etablissements des Centres Hospitaliers (ANPCME)
Marie-Jeanne RICHARD, Présidente de l’Union Nationale de Familles et Amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques(UNAFAM)
Christophe SCHMITT, Président de la Conférence nationale des Présidents de Commissions Médicales d’Etablissement de Centres Hospitaliers Spécialisés
Norbert SKURNIK, Président de l’Intersyndicale de la Défense de la Psychiatrie Publique (IDEPP)
Michel TRIANTAFYLLOU, Président du Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP)