Une expo à ne pas manquer : « Les interstices »
Du 29 avril au 3 septembre, la Villa Pérochon présente « Interstices », une très belle exposition qui retrace la résidence du photographe Frédéric Stucin à la « P’tite Cafète » de l’hôpital psychiatrique de Niort. Avec la complicité d’Eric Lotterie, infirmier, l’occasion de porter un autre regard sur l’institution et d’aller à la rencontre des usagers.
Automne 2020. Frédéric Stucin, photographe, pousse la porte de la P’tite Cafète, à Niort. Accolé au pôle psychiatrie de l’hôpital, l’endroit est un lieu de soin où les patients qui le souhaitent viennent passer un moment, boire un verre, manger une glace, suivre un match à la télé, discuter entre eux ou avec les soignants. Une semaine par mois, le photographe va leur proposer de créer, ensemble, de « vrais portraits rêvés ». Une photographie qui les raconte, qui dit ce que l’on a envie de dire de soi, à ce moment-là. Le pari de ce projet est que le regard extérieur ne soit plus un empêchement, mais au contraire l’occasion d’un partage. Que les patients donnent à voir au lieu d’être regardés.
Les Interstices est le fruit de cette immersion, organisée à l’initiative de la Villa Pérochon, et de l’un des services psychiatriques de l’hôpital.
L’artiste, Frédéric Stucin
Frédéric Stucin est né à Nice en 1977 et il vit à Paris. Diplômé des arts décoratifs de Strasbourg et de l’École Louis Lumière, il a commencé à travailler comme photographe de presse en 2002. Il collabore avec plusieurs médias (Libération, Le Monde, L’Équipe, Le Figaro, Vanity Fair, L’Obs, Les Échos, Les Inrocks, Elle, Time Magazine, Stern…), à la fois en portraits et en reportage. En parallèle, il poursuit un travail personnel. En 2021, il a publié aux éditions Clémentine de la Féronnière La Source, exploration des berges de la Seine, jusqu’à sa source, au moment du premier déconfinement. Une seconde monographie sortie en 2021 – Endorphine, éditions Filigranes – aborde aussi le thème de la crise sanitaire, à travers les portraits de sportifs privés de leur activité. En 2019, il a publié aux éditions du Bec en l’air, Only Bleeding (exposition à la galerie Vu’), un récit sur l’errance des laissés pour compte du rêve américain. Il est aussi lauréat du Prix Eurazéo et du Hangar Photo Art Center avec sa série Le Décor.
• A voir : Interstices, Villa Pérochon, 64 rue Paul-François Proust, Niort, jusqu’au 28 mai, du mardi au samedi, entrée libre.
• A lire : Les interstices, Photos F. Stucin, Texte O. Millot, Filigranes éditions, 2022.
Photo @ Les Insterstices, 2021, F. Stucin, Villa Pérochon.