Un outil de médiation thérapeutique qui permet aux patients de traduire leurs émotions
Portés par les communautés médicale et paramédicale du GHU Paris psychiatrie et neurosciences, des espaces d’apaisement sont en cours de mises en place et d’évaluation dans 6 unités. Ce projet est mené par le Lab-ah (Laboratoire de l’accueil et de l’hospitalité du GHU Paris). Une charte des espaces d’apaisement a été créée afin que ce concept soit adapté au plus grand nombre de services. Des outils, toujours made in GHU, sont actuellement en cours de conception pour accompagner le patient lors des phases de détresse. C’est le cas des « cartes émotions », outils conçus pour favoriser l’introspection et l’expression des ressentis.
Au sein de l’unité d’hospitalisation Lasalle (Paris 19e), cet espace d’apaisement inclut un entretien en amont et en aval de la crise. Ce moment d’échange avec l’équipe soignante est un espace privilégié de communication avec le patient : « La direction du pôle nous a demandé d’avoir un outil de médiation thérapeutique qui permettrait aux patients de traduire leurs émotions, en particulier pour ceux qui ont des difficultés de verbalisation, explique Carine Delanoë-Vieux, directrice du Lab-ah. On a défini ensemble 7 émotions franches. Nous avions évoqué l’idée de travailler un curseur pour affiner le ressenti mais nous n’avons pas poursuivi car cela relevait justement du contenu de l’échange. » Les états émotionnels représentés sont l’angoisse, la colère, la douleur, la détente, l’ennui, la peur et le bonheur tranquille.
Pour Benjamin Salabay, dessinateur au Lab-ah, cela représentait un véritable challenge : « La difficulté dans la représentation des émotions est de trouver le format dans lequel chacun peut se reconnaître. Les émotions positives demandent plus de subtilité en technique de dessin, il y a eu beaucoup d’allers-retours avant de trouver le bon format mais les premiers retours-patients sont vraiment satisfaisants. Le design a été minutieusement travaillé car rien n’est laissé au hasard dans les espaces d’apaisement, en termes de design, couleurs… et nous voulions être à la hauteur de ce qui est proposé. »
Le format final est encore en discussion car aujourd’hui outil de médiation thérapeutique, il pourrait être utilisé en autonomie par le patient pour envoyer un message à son environnement quand les maux ne permettent plus de verbaliser son état émotionnel.
Du côté des perspectives, d’autres travaux sont engagés, autour du son et de la musique notamment.
• En savoir plus sur le site du GHU Paris. Lire aussi sur le site de Santé mentale : Expérimentation d’un espace d’apaisement.