Une recherche pour un moindre recours à la coercition en France
Parution dans l’Encéphale d’un article (en accès libre) sur la recherche Plaid-Care (Psychiatrie et libertés individuelles) qui montre qu’une psychiatrie véritablement moins coercitive est possible et de quelle façon s’articulent, en vie réelle, les savoirs, les outils et les formes d’organisation concourant à la rendre opérante, sur le long terme.
Résumé
En dépit de ses effets délétères et de l’absence de preuve de ses bénéfices, la coercition reste une pratique commune en psychiatrie. Elle y est si ancrée que l’évocation d’établissements qui y recourent peu suscite une forme d’incrédulité. Aujourd’hui, en France, on trouve pourtant des établissements moins coercitifs qui, par exemple, ne recourent pas à la contention mécanique, ont l’ensemble de leurs unités ouvertes ou parviennent à diminuer leur recours à l’isolement et à la contention. Au regard des objectifs politiques de réduction du recours à la coercition, il est cependant étonnant de remarquer que, pour la plupart d’entre eux, ces établissements n’attirent que peu l’attention.
La recherche PLAID-Care entend participer à la mise en visibilité et l’analyse de ces établissements et des facteurs impliqués dans le moindre recours à la coercition. Si ces facteurs sont déjà identifiés dans la littérature internationale, la recherche repose sur la multiplication des regards disciplinaires et la mobilisation d’un cadre d’analyse multi-niveaux permettant d’embrasser leur multiplicité et de mieux comprendre leur articulation. L’originalité de la recherche réside également dans sa dimension historique permettant, à l’échelle d’un établissement, de comprendre comment émerge et se consolide une politique et des pratiques visant le moindre recours. PLAID-Care vise à dynamiser la recherche française sur cette thématique qui, à ce jour, reste relativement en retrait face aux travaux internationaux. Elle permet de réunir et d’articuler les savoirs, les outils et les formes d’organisation et de collaboration concourant à rendre opérante une politique de moindre recours à la coercition.