La littératie en santé mentale, outil de prévention
Promouvoir la littératie en santé mentale améliore la prévention des troubles psychiques et la promotion du bien-être mental, selon ce numéro de Question de santé publique. Le recherche doit cependant se poursuivre pour identifier les interventions efficaces.
La littératie en santé mentale trouve son origine dans la littératie en santé plus « générale » avec un focus spécifique sur le bien-être mental. La littératie en santé mentale complète le concept plus connu de littératie en santé, définie comme « les connaissances, la motivation et les compétences pour accéder à, comprendre, évaluer et appliquer l’information en santé pour prendre des décisions éclairées en termes de soins, prévention et promotion de la santé » [1]. La littératie en santé mentale ajoute la composante « bien-être psychique » recouvrant la définition holistique de la santé selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour laquelle « Il n’y a pas de santé sans santé mentale ». Ce numéro de Questions de santé publique présente les définitions et revient sur l’évolution de cette notion, le développement des pratiques et la mesure de leurs effets.
L’auteure pointe notamment : « Avoir un bon niveau de littératie en santé mentale a des répercussions positives sur les soins psychologiques et psychiatriques, la prévention de troubles psychiques et la promotion de la santé mentale. En effet, une bonne littératie en santé mentale permet de reconnaître un trouble rapidement pour mieux le traiter, anticiper son apparition et inciter à des comportements sains qui permettent de maintenir un bon état psychique. » Cela signifie ne pas avoir de tabous, et contribuer à la déstigmatisation. Enfin, une personne avec un bon niveau de littératie en santé mentale sait chercher et donner de l’aide à temps et de manière appropriée. Tous ces éléments permettent de considérer la littératie en santé mentale comme un « déterminant modifiable de la santé mentale ».
A la lumière de données de la littérature, l’auteur mesure les interventions efficaces. Si la littératie en santé mentale est « loin d’être une panacée pour toute maladie psychique » (elle ne peut pallier l’effet délétère des inégalités sociales de santé ou d’un statut socio-économique défavorable), elle « contribue remarquablement à la prévention des maladies psychiques et à la promotion du bien-être mental. D’après cette approche, l’information et les connaissances suffisent à améliorer la santé mentale tout en limitant les coûts sur les dépenses publiques. » La recherche doit se poursuivre pour identifier les programmes basés sur des données probantes au profit de différentes populations.
• Littératie en santé mentale : de quoi s’agit-il et pourquoi la promouvoir. Questions de santé publique, n°46, mai 2023, Iresp.
1– Sørensen K, Van den Broucke S, Fullam J, Doyle G, Pelikan J, Slonska Z, Brand H. Health literacy and public health: a systematic review and integration of definitions and models. BMC Public Health 2012 ; 12 : 80.
2. Jorm AF, Korten AE, Jacomb PA, et al. Mental health literacy: A survey of the public’s ability to recognise mental disorders and their beliefs about the effectiveness of treatment. Med J Aust 1997 ; 166 : 182-6.