L’adolescence : une période qui expose aux risques problématiques de jeux d’argent et de hasard
Selon une étude de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT), les jeux de grattage constituent le premier type de jeu d’argent et de hasard (JAH) pratiqué par les adolescents de 17 ans (un adolescent sur cinq), suivis par les paris sportifs (un adolescent sur dix). Par ailleurs, un joueur dans l’année sur dix présenterait un risque de jeu problématique.
La fin de l’adolescence est une période propice à l’expérimentation des jeux d’argent et de hasard (JAH), selon une étude de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies (OFDT). Parmi les jeunes de 17 ans qui ont joué au moins une fois au cours des douze derniers mois, un joueur sur 10 présenterait un risque de jeu problématique.
L’enquête ESCAPAD (enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense), mise en place par l’OFDT, se déroule auprès de tous les adolescents de 17 ans convoqués à la Journée défense et citoyenneté (JDC). Pour la première fois en 2011, l’enquête a intégré un module de questions sur la thématique des jeux d’argent et de hasard (JAH) qui a ensuite été renouvelé lors des enquêtes 2017 et 2022, offrant ainsi une évolution des pratiques à l’adolescence au cours de la décennie passée. Faisant suite à une première publication des résultats principaux à l’automne 2023 qui s’attachait notamment à mettre en avant les grandes évolutions de la pratique des JAH intervenues sur la période 2011-2022, une nouvelle note propose une analyse détaillée des joueurs en 2022.
Résultats clés
– Les jeux de grattage constituent le premier type de jeu d’argent et de hasard (JAH) pratiqué par les adolescents de 17 ans (un adolescent sur cinq), suivis par les paris sportifs (un adolescent sur dix).
– Les fréquences de pratiques des JAH varient fortement selon le type de jeu, la pratique hebdomadaire reste cependant limitée et concerne principalement les paris sportifs.
– Une tendance à sous-évaluer les pertes et/ou à surévaluer les gains : près de la moitié des parieurs sportifs estiment gagner de l’argent.
– Il existe des disparités territoriales avec une pratique de JAH plus marquée parmi les adolescents de Bourgogne-Franche-Comté, des Hauts-de-France et de Bretagne, et moins marquée chez ceux d’Île-de-France.
– Des différences importantes de pratiques apparaissent selon le sexe et la situation scolaire : des garçons davantage joueurs dans l’année, une prévalence de JAH au cours de l’année moindre parmi les élèves en enseignement général ou technologique.
– Environ un joueur dans l’année sur dix présenterait un risque de jeu problématique*.
– Le jeu hebdomadaire et la pratique des paris sportifs sont parmi les premiers facteurs de risque du jeu problématique.
* Afin de pouvoir estimer la part des joueurs en grande difficulté, l’enquête ESCAPAD propose aux adolescents de répondre à l’Indice canadien du jeu excessif (ICJE), questionnaire de repérage des problèmes et des conséquences liés à la pratique des JAH. Cet outil explore neuf dimensions différentes relatives aux impacts négatifs qu’une pratique dite « déraisonnable » de jeu d’argent et de hasard peut générer, et mesure le degré de dépendance des individus
• Pratiques des jeux d’argent et de hasard en 2022 chez les adolescents de 17 ans, Vincent Eroukmanoff, Antoine Philippon, Olivier Le Nézet, Stanislas Spilka, Note, OFDT, avril 2024, en pdf