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23/07
2024

Forte demande de régulation des écrans pour les plus jeunes

Un sondage de la Mildeca (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) montre que les Français ont des attentes fortes en faveur de l’encadrement des pratiques numériques en particulier pour les enfants et les adolescents.

La Mildeca annonce les résultats de la quatrième édition de son Baromètre Harris Interactive sur les usages des écrans des Français et les problématiques associées (1). L’édition 2024, qui consacre un volet dédié à la place des écrans auprès des enfants et des adolescents, fait état d’attentes fortes de la part des Français en faveur d’un encadrement des pratiques numériques.

Une forte demande de régulation des écrans pour les plus jeunes

– 9 Français sur 10 sont favorables à l’interdiction des écrans, que ce soit dans les lieux collectifs de la petite enfance (90%) ou dans les écoles maternelles (88%).
– 84% des Français seraient prêts à renoncer à l’achat d’un téléphone portable avec ou sans accès internet à un enfant avant l’âge de 11 ans dont plus d’un sur deux « tout à fait prêt ».
– 69% des Français seraient disposés à renoncer à l’achat d’un téléphone avant 13 ans, un consensus partagé au-delà du fait d’avoir des enfants concernés ou non.

 

« Les Français se montrent conscients que le temps passé devant un écran peut empiéter sur des apprentissages essentiels. Un usage excessif peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau, l’apprentissage des compétences fondamentales et la capacité d’attention, précise le Dr Nicolas Prisse, Président de la Mildeca. Les résultats du Barométre plaident nettement en faveur d’une action publique pour réguler les usages des enfants et des adolescents. »

Limiter les usages en milieu scolaire et professionnel

75% des Français souhaitent que les usages soient fortement restreints dans les lycées et 73% sont favorables à l’interdiction des réseaux sociaux aux enfants avant l’âge de 15 ans. Cette tendance se confirme chez les Français ayant ou non des enfants et quelles que soient les catégories socioprofessionnelles. Ces propositions apparaissent néamoins plus contestées par les 15-24 ans : 59% ne sont pas favorables à la restriction de l’usage des téléphones portables dans les lycées et 47% sont opposés à l’interdiction des réseaux sociaux chez les moins 15 ans.
En milieu professionnel, près de 8 Français sur 10 seraient favorables à l’aménagement d’espaces ou moments sans écrans. Ce résultat suggère nettement que les Français expriment un besoin de régulation pour les enfants comme pour les adultes.

Les usages intensifs quotidiens deux fois plus nombreux chez les jeunes

Le Baromètre 2024 fait état d’usages stables depuis 2021, confirmant la persistance d’un effet générationnel important concernant l’usage des écrans : plus particulièrement, le visionnage de contenus tous public en ligne, les jeux vidéo et la communication avec les amis et les proches, sont plus répandus chez les jeunes que chez les plus âgés. Les variations par tranche d’âge sont encore plus importantes en ce qui concerne les usages quotidiens intensifs (plus de 4h/jour) de jeux vidéos et de contenus vidéos tous publics : ces usagers intensifs quotidiens sont deux fois plus nombreux chez les 15-24 ans que chez les autres.
De plus, une majorité des sondés déclare ne pas parvenir à diminuer ou arrêter leurs activités alors qu’ils souhaiteraient le faire : lorsque cet arrêt est contraint sur un laps de temps, cela crée des sentiments ambivalents, du calme et de la détente tout autant que de la frustration.

Des pratiques mêlant conduites addictives avec et sans substances relativement courantes

Il est à noter que plus d’un quart des répondants consomme plus de confiseries, sodas et snacks pendant ses activités numériques, ainsi que de tabac (12%) et d’alcool (9%). Cette propension est plus élévée chez les hommes, les jeunes et les plus modestes.

1 Réalisée par Harris Interactive, cette enquête a été effectuée en ligne du 26 juin au 1er juillet 2024 auprès d’un échantillon de 2 153 répondants, représentatif des Français âgés de 15 à 75 ans