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13/03
2025

CBD et médicaments, ce n’est jamais anodin !

Utiliser un produit à base de cannabidiol (CBD) en même temps que certains médicaments peut réduire leur efficacité ou augmenter leurs effets indésirables. L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) alerte sur ces interactions qui peuvent faire courir aux patients des risques pour leur santé.

Depuis 2015, le CBD est commercialisé sous différentes formes : huiles buvables, tisanes, bonbons, gâteaux, e-liquides pour cigarette électronique, comprimés… Ces produits qui contiennent du CBD sont notamment consommés pour leurs effets réels ou supposés sur le bien-être des personnes. « Ce ne sont pas des médicaments », souligne l’ANSM. Entre 2017 et 2023, les centres antipoison (CAP) ont recensé 58 cas d’interactions entre médicaments et CBD, survenus après consommation de produits contenant du CBD. Et 4 cas graves ont été rapportés en 2021 et 2022 par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) ; « un nombre de cas est sans doute fortement sous-évalué » selon l’Agence.

L’ANSM publie une liste de médicaments, « non exhaustive« , pouvant peut interagir avec le CBD. On retrouve notamment certains analgésiques (tramadol, morphine, diflunisal), des anesthésiques généraux (propofol), des antiarythmiques (digoxine), des myorelaxants (tizanidine), antidépresseurs (amitriptyline, citalopram, escitalopram, bupropion), des antiépileptiques (acide valproïque, lamotrigine, phénytoïne, carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, topiramate, stiripentol), des antipsychotiques (clozapine, lithium), des hypnotiques et benzodiazépines (zolpidem, ramelteon, tasimelteon, clobazam, lorazépam), un traitement de substitution des opiacés (méthadone).

L’ANSM publie des informations en direction des patients, des pharmaciens et des médecins, leur rappelant que « le CBD est une substance active qui, quelle que soit la forme sous laquelle il se présente, peut entraîner des effets indésirables ». L’Agence recommande notamment aux médecins d’interroger leurs patients « sur une consommation éventuelle de CBD » et de leur rappeler « que s’ils ressentent des symptômes comme des nausées, diarrhées, vertiges, somnolence, fatigue, maux de tête, idées et comportements suicidaires, crises d’épilepsie… après la consommation d’un produit contenant du CBD, ils doivent arrêter d’en prendre et consulter« . Autre mise en garde, informer du risque que le CBD diminue l’efficacité des traitements. Les effets indésirables sont par ailleurs à déclarer sur le site dédié signalement.social-sante.gouv.fr

• « Mélanger CBD et médicaments, ce n’est jamais anodin », communiqué de l’ANSM, 11 mars 2025.