De nouvelles pistes d’évolution du dispositif Mon soutien psy

Un rapport ministériel d’évaluation dresse un bilan à deux ans plutôt positif du dispositif Mon soutien psy accompagné de six recommandations. Objectif : conforter et amplifier ce dispositif d’accès aux psychologues, toujours controversé (voir boycotté) par une partie de la profession. L’Assurance maladie lance par ailleurs une campagne grand public pendant un mois pour mieux le faire connaître.
Cette évaluation devait permettre d’identifier les pistes d’évolution du dispositif Mon soutien psy, première étape de remboursement des soins psychologiques en ville dans l’objectif d’améliorer la réponse aux besoins de santé mentale. Elle a été réalisée de manière partenariale par un comité de suivi associant des représentants des professionnels concernés (psychologues, médecins généralistes, psychiatres), ainsi que différentes directions du ministère de la santé. Le présent rapport est issu de ces travaux de ce comité, qui s’est réuni à plusieurs reprises et s’est appuyé sur une évaluation tant quantitative que qualitative du dispositif.

Les travaux du comité d’évaluation ont été lancés antérieurement aux récentes évolutions du dispositif, toutefois le présent rapport tient compte de ces évolutions concernant la suppression de l’adressage, l’évolution du nombre de séances prises en charge et le tarif de ces séances. Les chiffres présentés dans le rapport ont considérablement évolué depuis sa rédaction, sous l’effet des améliorations apportées au dispositif.
Ainsi, au 28 février 2025, et depuis la création du dispositif, ce sont :
– 5 217 psychologues conventionnés ;
– 586 858 patients ayant bénéficié d’un suivi psychologique ;
– 3,1 millions de séances réalisées.
Des préconisations pour renforcer le dispositif

Une campagne nationale pour mieux faire connaître le dispositif
Alors que la santé mentale est la Grande cause nationale de l’année 2025, l’Assurance Maladie s’engage à mieux faire connaître Mon soutien psy destiné, comme elle le rappelle, « à toute personne dès l’âge de 3 ans, qui se sent angoissée, déprimée ou en souffrance psychique légère à modérée« . » A travers une large campagne nationale grand public déployée du 30 mars au 20 avril 2025, l’Assurance Maladie entend également contribuer à déstigmatiser les troubles affectant la santé psychique et inciter à prendre rendez-vous pour une consultation psychologique. Cette séquence de sensibilisation fait suite à des actions d’information promouvant, depuis le 3ème trimestre 2024, le dispositif auprès des psychologues afin qu’ils soient nombreux à le rejoindre.
Des oppositions toujours fortes
Le dispositif « Mon soutien psy » est loin de faire l’unanimité chez les psychologues. Le Syndicat national des psychologues (SNP) a diffusé le 4 avril un dossier de plusieurs pages pour (ré)expliquer pourquoi à ses yeux ce dispositif est « un échec » et alerter sur « les sombres perspectives pour la qualité des soins psychologiques » en France. Camille Mohoric-Faedi, co-fondatrice du collectif « Manifestepsy », qui regroupe plusieurs milliers de thérapeutes à travers la France, expliquait sur BFM2 le 2 avril dernier les raisons de la colère.
• Rapport du Gouvernement au Parlement évaluant le dispositif « Mon soutien psy », Direction de la sécurité sociale, Délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie, 27 mars 2025.