A la P’tite Echoppe, un atelier de médiation devenu boutique

A Rodez, une activité de récupération et recyclage d’objets a pris une nouvelle dimension avec l’ouverture d’une boutique : la P’tite Echoppe. Retour sur la construction du projet, un an après l’ouverture des portes…
Lors de leur installation dans un logement autonome, comment aider des usagers de la psychiatrie à se meubler à petit prix ? L’idée d’un atelier de récupération et de restauration de meubles a germé au sein de l’équipe mobile de réhabilitation (EMR) du Centre intersectoriel de réhabilitation Aveyron (Cira) (CH Sainte-Marie de Rodez).
– C’est ainsi qu’en 2017, l’atelier La Petite Récup’ voit le jour, encadré par un ergothérapeute de l’EMR. Il se déroule tous les mardis matin au sein du CHSM avec un groupe de quatre usagers. L’activité consiste alors à récupérer du mobilier donné par les salariés et à le remettre en état de fonctionnement. Les meubles restaurés sont ensuite donnés ou vendus pour une somme modique permettant d’acheter du matériel nécessaire au fonctionnement de l’atelier.
– Fin 2021, une nouvelle dynamique est impulsée par une infirmière au centre de réhabilitation psychosociale (CRPS). Il s’agit de faire évoluer l’activité pour inclure un espace boutique. Un lieu « hors les murs », en centre-ville de Rodez, est recherché pour favoriser l’inclusion dans la cité et déstigmatiser la psychiatrie.
– En 2023, un local est trouvé. La P’tite échoppe réunit dans un même lieu les patients du Cira, qui participent à l’atelier La Petite Récup’, et les travailleurs de l’Établissement d’aide et service par le travail (Esat) Sainte-Marie qui commercialisent leurs produits (café, poulet, fleurs…), dans une démarche de resocialisation et d’inclusion par le travail.
Proposé aux usagers sur la base du volontariat, l’atelier La Petite Récup’ se compose aujourd’hui de plusieurs activités : la récupération (auprès de particuliers ou dans un container de la Ville) ; la rénovation (nettoyage, réparation, customisation de petits meubles/objets de décoration) ; la vente (à tout public, et à moitié prix pour usagers du CHSM). Sur le plan clinique, ce travail favorise l’ancrage dans un rythme de vie régulier, encourage la responsabilisation et l’autonomie, renforce l’estime de soi et permet aux personnes de retrouver une identité positive et une place citoyenne. Très apprécié des usagers, l’atelier se déroule en quatre créneaux de 2 heures hebdomadaires pour une vingtaine de participants, en fonction des demandes.
• Contact : B. Latapie-Bouloc, cadre supérieur de santé, beatrice.latapie-bouloc@ahsm.fr