Le corps « retrouvé » ?

17 octobre 2022
16h30 - 17h45

Le corps « retrouvé » ?

Si le corps est l’objet de souffrance, d’angoisse, de mal-être, il est aussi l’expression du mouvement, du dépassement de soi (ou de la surprise d’avoir réussi) de l’évacuation des tensions internes, de l’expérience de l’altérité, sujet de résilience, de reconnexion à soi, de valorisation narcissique. Parfois il s’agit de se réconcilier (ou de renouer) avec ce corps que l’on maltraite ou qui a été maltraité et que l’on peut se réapproprier à partir d’ateliers, d’exercices, d’expériences positives, de gestes simples et d’interactions avec autrui. Retrouver son corps, c’est donc se mettre en mouvement, dans tous les sens du terme, c’est aussi et surtout réapprendre à ressentir du plaisir avec un corps qui cesse de n’être que souffrance. Des expériences psychocorporelles aussi anciennes que la danse mais pensées avec des outils nouveaux y contribuent puissamment. Le jeu vidéo, peut être aussi un de ces outils malgré, et peut-être à cause de la mise à distance du corps qu’il semble impliquer. Il existe plus d’un chemin pour retrouver son corps …

– « Le corps absent ? » : corporalité et immersion vidéo-interactive, Guillaume Gillet, psychologue clinicien, psychothérapeute, enseignant, formateur, unités de psychiatrie intrahospitalière du CHS Le Vinatier (Bron, 69)

Dans de nombreux modèles de soin auxquels nous nous référons, nous attribuons une place parfois centrale à l’expérience du corps réel, ce substrat organique que nous habitons et habillons avec des enveloppes et des représentations. Ce parti pris conduit souvent à considérer l’implication du corps réel comme un des enjeux fondamentaux de la prise en charge thérapeutique, notamment des adolescents. A l’inverse, l’utilisation des objets-à-écran qui permettent de pratiquer le jeu vidéo ou encore de faire usage d’Internet ou des réseaux sociaux, impliquerait des expériences sans corps, ou avec un corps absent, ou au mieux, un corps insuffisamment sollicité, donc des expériences peu subjectivantes, voire désubjectivantes. En effet, la nature du jeu vidéo renverrait à des expériences partiellement authentiques voire factices « à corps perdu », et donc non-incarnées et sans affect véritable. Mais l’expérience de décorporation est-elle toujours désubjectivante ? Nous nous intéresserons à la corporalité à l’adolescence en appui sur l’utilisation de dispositifs vidéo-interactifs en montrant les effets de l’immersion dans le virtuel-numérique

– Le corps, porte-parole de l’expérience de soi : Marcelo De Athayde Lopes, Danse-thérapeute et Psychothérapeute EMDR-Europe, Pôle Clamart, Groupe Hospitalier Paul Guiraud,Villejuif 

Les avancées des neurosciences et leurs déclinaisons en pratique clinique dans le cadre des soins psychiques sont indéniables. Nous savons, par exemple, que dans le cerveau, le centre du langage est très éloigné de l’aire de l’expérience de soi, d’où l’importance de l’accordage du corps-sensoriel, du corps-émotionnel et du corps-mémoire dans le processus de guérison. Le corps est également la « plateforme » qui permet, au travers de divers expériences, d’intégrer des informations essentielles pour sortir de la souffrance. Implanté depuis 19 ans au Groupe hospitalier Paul Guiraud, le dispositif Danse mouvement thérapie (DMT) s’est enrichi de ces avancées pour devenir un outil thérapeutique pertinent et efficace, prenant appui sur le plaisir et le jeu du corps en mouvement, dans l’expérience du moment présent.

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