Soins sans consentement : pourquoi augmentent-ils ?
L’analyse
En parallèle, une enquête sur les SDRE (anciennement appelées HO) a été lancée dans quatre régions françaises (Nord-Pas-de-Calais, Île-de-France, Aquitaine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur) par le Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (CCOMS) français. Ceci, en collaboration avec la Fédération régionale de recherche en santé mentale (F2RSM) du Nord-Pas-de-Calais, l’Association nationale pour la clinique, la recherche et l’enseignement en psychiatrie (ANCREPSY) et l’Association pour l’évaluation et la formation continue des psychiatres (AEFCP). Cette enquête, sur plusieurs années, recueille des données épidémiologiques et socio-démographiques sur les hospitalisations et évalue les politiques et pratiques à l’échelle nationale, afin de formuler des recommandations et des formations pour les politiques et les professionnels. Il s’agit de « promouvoir à partir de ces données une politique de prévention de l’HO et d’élaborer des principes de bonnes conduites, voire un référentiel sur le suivi et la prévention des HO« , explique le CCOMS sur son site Internet. Par ailleurs, le CCOMS a été alerté par le fait que « les données des Commissions départementales de l’hospitalisation en psychiatrie (CDHP) font apparaître une grande variabilité interdépartementale des taux d’HO (facteur allant de 1 à 9,8 en 2007)« . Et l’hypothèse sous-jacente à cette enquête est d’ailleurs que la variabilité de recours à ces hospitalisations « n’est pas en rapport avec la sévérité des troubles présentés par les patients mais le fait de pratiques et d’habitudes locales« . Sollicitée par Hospimedia, la direction du CCOMS fait savoir qu’il est encore trop tôt pour évoquer les conclusions de cette enquête mais que de premiers éléments devraient être connus d’ici à la fin 2016. Ce travail, qui se révèlera à terme sans nul doute riche d’enseignements et d’une grande utilité pour les acteurs du secteur, permettra ainsi certainement d’obtenir une ou des typologies des personnes entrant en SDRE et étudier leur devenir en lien avec les « pratiques locales« . Il devrait également, espère le CCOMS, contribuer à « modifier les pratiques vers une meilleure identification des personnes à risque afin de prévenir l’admission en HO/SDRE« . Et à mettre en place, le cas échéant, une politique de prévention des hospitalisations évitables.