Un programme d’ETP sur l’obésité en psychiatrie
Depuis environ 18 mois, 50 patients du CH Le Vinatier ont suivi un programme d’Éducation thérapeutique du patient (ETP) sur l’obésité. Ce programme, validé par l’Agence régionale de santé (ARS) en décembre 2015, a permis une amélioration franche des paramètres cliniques et biologiques via une modification des habitudes alimentaires et une majoration de l’activité physique. À son décours, les patients bénéficiant d’un suivi ambulatoire ont continué à appliquer les compétences individuelles acquises initialement et conduisant à une perte de poids durable. L’image corporelle de ces patients et la sensation de bien-être se sont aussi améliorées.
Ce programme, élaboré par une équipe pluridisciplinaire, s’adresse à des patients stabilisés suivis en psychiatrie, âgés de 18 à 65 ans, souffrant d’une obésité, ou d’un surpoids compliqué d’une comorbidité (diabète de type 2 ou 1, syndrome métabolique, antécédent cardio-vasculaire…). L’objectif est d’améliorer la qualité de vie et de prévenir les complications liées au surpoids.
Il se compose d’ateliers groupaux autour de la nutrition, de la cuisine, de l’activité physique, des thérapeutiques, et de l’image corporelle. Un plan d’action personnalisé est élaboré avec le patient en début de programme, des ateliers autour du tabac, de la santé bucco-dentaire en lien avec l’alimentation, peuvent être alors suggérés. Des séances groupales de réentraînement à l’effort sont organisées, ainsi qu’un suivi nutritionnel et psychologique individuel.
Le programme se déroule durant 6 semaines puis les patients bénéficient d’un suivi individuel et personnalisé à 1 mois, 3 mois, 6 mois et un an. Ces consultations sont dirigées par des infirmiers d’obédience psychiatrique et somatique formés en éducation thérapeutique. Durant ce suivi, des prises en charge supplémentaires peuvent être mises en place (diététique, médecin généraliste…).
Suivant cette expérience, d’autres programmes d’ETP autour de problèmes somatiques des patients souffrant de troubles psychiatriques pourraient être développés pour améliorer la qualité de vie et diminuer la mortalité de cette population vulnérable.
• Contact : Léa Fau, médecin généraliste, pôle UP-MOPHA – lea.fau@ch-le-vinatier.fr