La recherche participative en santé mentale
L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) propose dans cette bibliographie un recensement des études publiées sur la participation des usagers dans le champ de la santé mentale.
De nos jours, la participation du patient à la recherche, mais aussi à l’évaluation de l’acte thérapeutique ou de son parcours de soins est parfaitement reconnue par la communauté scientifique travaillant en milieu sanitaire et le réel impact de cette pratique est en cours d’analyse. Dans le domaine de la santé mentale, l’étude de cas la plus notoire est le projet Emilia (2005-2010) : Empowerment et Éducation tout au long de la vie des personnes vivant avec des troubles psychiatriques. Dans le cadre de ce projet, trois modules de formation à la recherche et à l’intervention ont été proposés à des usagers des services psychiatriques (1).
Recherche participative, recherche action participative
La recherche-action / recherche-action participative / recherche-action collaborative se caractérise par « un engagement politique et idéologique de transformation sociale de la part du chercheur à l’égard des secteurs subalternes de la société. Le chercheur est considéré […] comme un intellectuel qui milite en faveur des intérêts du mouvement populaire. Dans ce contexte, la recherche-action constitue un important espace de participation sociale et une méthode d’action politique (2). Cette modalité de recherche rend « l’acteur chercheur et fait du chercheur un acteur qui oriente la recherche vers l’action et qui ramène l’action vers des considérations de recherche. C’est une recherche impliquée, refusant le pari positiviste de l’observation neutre et externe des phénomènes » (3). Ce type de recherche vise la production de connaissances nouvelles, la résolution d’un problème identifié par les acteurs et le renforcement des capacités de ces acteurs pour une plus grande autonomie. Cette production de connaissances nouvelles, voire d’outils utiles aux praticiens permet de transformer la réalité (4). Les approches de recherche participative sont ainsi un moyen d’impliquer les citoyens dans la recherche scientifique par l’association de l’expertise citoyenne et de l’expertise scientifique. Elles favorisent également un espace de dialogue et d’action entre citoyens et chercheurs (5).
(1) Jouet, E. (2013). « Le projet Emilia : inclusion sociale par la formation des personnes vivant avec un trouble psychique. » Savoirs 31(1)
(2) Anadon, M. et Savoie-Zajq, L. (2007). La recherche participative, multiple regards, Presses de l’Université du QuébecLa recherche participative, multiple regards.
(3) Hernandez, V. (2002). « Chercheur – Décideur. » Journal des anthropologues(88-89).
(4) Faure, G., Gasselin, P., Triomphe, B., et al. (2010). Innover avec les acteurs du monde rural : la recherche-action en partenariat. Paris : Editions Quae.
(5) Storup, B., Millot, G. et Neubauer, C. (2013). La recherche participative comme mode de production de savoirs : un état des lieux des pratiques en France. Paris : Fondation Sciences Citoyennes