Actualités

3/05
2022

Sur les deux dernières années, le dispositif SPS la permis de répondre à une centaine d’appels de personnes à risque suicidaire…

Ce bilan d’activité de la plateforme d’appel Soins aux Professionnels de la Santé (SPS) pour l’année 2021 démontre bien l’importance de la mise à disposition d’une telle structure d’écoute, d’orientation et de soutien des soignants en souffrance. Les performances de ce dispositif font de lui un outil précieux et indispensable pour tous ceux dont la mission est de rassurer et d’accompagner les patients, de soigner la souffrance des autres.

Depuis sa mise à disposition il y a cinq ans, le numéro vert SPS, accessible en composant le 0 805 23 23 36*, gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, professionnel avec cent psychologues formés… reçu près de 16 000 appels, dont près de 12 000 en deux ans. Cette activité grandissante et continue témoigne du réel besoin d’écoute et de soutien des professionnels de santé rendus vulnérables. Un besoin qui s’est manifesté encore plus vivement avec la pandémie puisque le nombre d’appels a bondi depuis mars 2020 (75% du total des appels enregistrés depuis l’ouverture en 2016).

De janvier à décembre 2021, la plate-forme a reçu près de 5 700 appels, soit près de 16 par jour. Plus de 1 200 appels ont été passés la nuit (soit près du quart des appels), et près de 600 le dimanche. Qui sont les appelants ? En majorité des femmes (plus des deux-tiers). Près de la moitié sont salariés (45%), 8% exercent en libéral, plus du tiers sont étudiants. Âge moyen : 43 ans pour les professionnels de santé, 23 ans pour les étudiants.

Les trois professions les plus représentées sont les infirmier(ère)s (15%), les aides-soignant(e)s (9%), les médecins, soit 30% des appels au total, dont la moitié d’infirmier(ère)s. Viennent ensuite les professionnels du secteur médico-social (6%). Ces quatre profils de professionnels constituent plus du tiers des appels. Quant à la provenance des appels, un quart ont été passés depuis l’Île-de-France. Suivent les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes (respectivement 12% et 10% des appels).

« Depuis l’ouverture de la plateforme SPS aux étudiants en avril 2021, on estime que près de 43 % des appels proviennent de la population étudiante (seul un quart font des études en santé). Leurs demandes d’écoute étaient motivées d’abord par des situations personnelles (48%), ensuite par des problèmes liés au parcours étudiants (28%), l’ensemble représentant les trois-quarts des appels. »

Si, en 2020, la majorité des appels (55%) concernaient la Covid-19, les motifs en 2021 sont plus diversifiés : 37% sont d’ordre personnel (cause familiale, problèmes de santé…), 19% d’ordre professionnel (épuisement, conflits) et 13% sont motivés par la pandémie (anxiété liée au confinement ou au virus lui-même). Sur l’ensemble des appels recueillis en 2021, plus de la moitié étaient classés de niveau 1 (« anxiété plus ou moins addiction », mais dix étaient de niveau 5 « risque de passage à l’acte imminent » et 98 de niveau 4 « idéations suicidaires ». Parmi les dix appels de très grande urgence, sept émanaient d’étudiants, 3 de professionnels de la santé.

« Au total sur les deux dernières années, la plateforme a permis de répondre à une centaine d’appels de personnes à risque suicidaire (imminence du passage à l’acte ou idées suicidaires). Grâce à elle, il a été possible d’adopter des comportements de soutien et de désamorçage de la crise suicidaire. »

Près de 60% des appels ont fait l’objet d’une réorientation, et notamment vers un psychologue en face à face (19%), les psychologues du réseau Souffrance et travail (13%), le médecin traitant (12%), ou encore d’autres réseaux (Morphée…) ou dispositifs (travail, associations, service social…). À noter que les appels de niveaux 3 à 5 – « épuisement professionnel », « idéations suicidaires » et « risque de passage à l’acte imminent » – sont systématiquement réorientés vers un médecin généraliste et un psychiatre.

Et SPS de préciser que le grand nombre d’appels émanant d’étudiants (43% au total, dont les trois-quarts ne font pas d’études en santé) « témoigne du bien-fondé de l’ouverture, à cette population, du numéro vert SPS, qui répond également à son besoin d’écoute et de soutien. La preuve que ce dispositif peut servir d’exemple, en possédant tous les atouts pour apporter une réponse universelle à toutes celles et ceux qui sont en état de vulnérabilité et en demande d’accompagnement« .

* Le numéro vert SPS est également disponible via l’application Asso SPS, téléchargeable sur l’App Store et Google Play.