Un atelier psychoéducatif « droits des usagers »
Au GHU Paris psychiatrie et neurosciences, un atelier psychoéducatif « droits des usagers » se déplace dans les unités.
Depuis deux ans, chaque mardi, durant une heure, un atelier psychoéducatif « Droits des usagers » est proposé à un petit groupe de quatre à dix patients d’une des unités intra-hospitalières du pôle 15 du GHU Paris psychiatrie et neurosciences. L’occasion pour les usagers de poser toutes les questions qui leur tiennent à cœur, et plus globalement d’être informés sur leurs droits fondamentaux à l’hôpital. Issu d’une réflexion d’équipe au vu de situations complexes durant le confinement, ce projet est porté par l’infirmière coordinatrice de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) et le médiateur de santé pair (MSP) du pôle.
En pratique, ces deux intervenants planifient la tenue d’un atelier à l’avance avec l’unité accueillante. Le cadre de santé et un membre de l’équipe soignante de cette unité, qui vont ce jour-là se joindre aux animateurs, informent les patients et leur proposent d’y participer. L’atelier démarre par un tour de table qui permet notamment à la coordinatrice ETP et au MSP de préciser leurs fonctions et de suggérer des sujets. Ils insistent sur le fait que les patients sont libres de poser toutes les questions qu’ils veulent et que des réponses seront apportées, pendant le groupe ou, si ce n’est pas possible, dans un second temps. Ils s’engagent également à faire remonter les problématiques à l’encadrement et aux équipes médicales. Les sujets fréquemment abordés sont les modalités de soins sans consentement, les règles de fonctionnement des unités fermées, les conditions d’hospitalisation, la communication avec le médecin et les soignants, les visites…
En fin d’atelier, un questionnaire de satisfaction est remis aux usagers, portant sur l’évaluation de l’utilité des thématiques, la qualité des apports d’informations et les points juridiques sur lesquels il faudrait communiquer davantage. On observe que cette proposition crée du lien et ouvre des perspectives. Du côté des patients, la présence de « tiers » extérieurs à l’unité offre un espace supplémentaire pour échanger, répondre aux questions, soulever des difficultés de communication. Du côté des soignants, elle permet de décentrer le regard, d’entendre la parole des patients sous un autre angle et d’interroger certaines pratiques professionnelles.
Proposée aux Prix des équipes soignantes en psychiatrie 2022, cette initiative figure comme un « coup de cœur » du jury.
• Contact : Stéphane Cognon, MSP, st.cognon@ghu-paris.fr