IPA, il raconte son parcours dans un territoire rural
Depuis sa formation jusqu’à sa prise de fonction, Tristan Lagier, infirmier en pratique avancée au CMP de Céret (CH de Thuirs dans les Pyrénées Orientales) revient sur son implantation au sein d’un centre médico-psychologique dans un territoire rural où l’accès aux soins est particulièrement tendu.
En 2019, j’exerce depuis plusieurs années comme infirmier en unité psychiatrique d’admission pour adultes au CH de Thuir. Désireux d’évoluer dans mon champ d’intervention, je bénéficie, avec plusieurs collègues, d’une formation de deux jours sur le métier d’infirmier en pratique avancée mention psychiatrie et santé mentale (IPA PSM). Le décret instaurant ce nouveau diplôme vient de paraître au Journal officiel (1).
En janvier 2020, la direction des soins lance un appel à candidature aux soignants expérimentés de l’établissement pour un financement de la formation IPA (2). Nous sommes juste avant le premier confinement lié à la pandémie de covid. Les entretiens de sélection doivent être annulés et la direction nous invite à candidater directement auprès des universités. Cinq IDE sont acceptés dans cinq villes (Marseille, Montpellier, Toulouse, Paris et Limoges), et leur formation est prise en charge. Nous partons ainsi aux quatre coins de la France, découvrir des modalités de formation différentes (parfois à plein temps, à mi-temps, avec des programmes et contenus hétérogènes). Une configuration très stimulante, qui va générer de nombreux échanges entre nous.
Pour ma part, en septembre 2020, je débute mon cursus d’IPA à l’université de Limoges, 15 jours par mois pendant deux ans.
– La première année est commune à toutes les mentions : psychiatrie et santé mentale (PSM) ; pathologies chroniques stabilisées/prévention et polypathologies courantes en soins primaires (PCS) ; oncologie et hémato-oncologie (OHO) ; maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale (MRCTDR) ; Médecine d’urgence. Le premier semestre est très ancré clinique. Les apports théoriques sont denses et traitent essentiellement de maladies chroniques somatiques. Cet enseignement me demande beaucoup d’efforts mais les conditions d’apprentissage sont très favorables : nous sommes 20 professionnels expérimentés, qui partageons notamment une approche socioconstructiviste.