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3/03
2025

Handicap psychique et habitat : un plan de bon voisinage…

Pour les personnes en situation de handicap psychique résidant en milieu ordinaire, un travail relationnel quotidien, entre voisins, joue un rôle dans le maintien à domicile et plus largement la cohabitation. Dans ce contexte, une recherche participative vise à élaborer un livret pour soutenir les bonnes relations de voisinage.

La recherche appliquée et participative « Plan de voisinage conjoint » (PVC) porte sur les relations de voisinage en milieu ordinaire dans le champ de la santé mentale et des situations de handicap psychique. Elle vise à expérimenter un dispositif innovant soutenant les « bonnes relations » entre voisins. En effet, un travail relationnel quotidien, réalisé entre les personnes en situation de handicap psychique et leurs voisins, joue un rôle dans le maintien à domicile et plus largement dans la cohabitation (1). Toutefois, ce travail relationnel reste relativement peu documenté par rapport aux situations de crises ou de conflits de voisinage qui peuvent naître ponctuellement.

Depuis 2023, le laboratoire de recherche en sciences humaines et sociales (Labo SM-SHS) du GHU Paris psychiatrie et neurosciences, soutenue par la Fondation de recherche appliquée sur le handicap (Firah) et la Fondation de France, explore cette thématique en expérimentant la co-construction d’un livret permettant de soutenir ces pratiques et de favoriser le vivre ensemble des personnes en situation ou non de handicap psychique, ainsi que l’accès à un logement. Partant de l’expérience des acteurs de terrain dans leur diversité, l’enjeu consiste à approfondir les connaissances et promouvoir un outil d’aide entre voisins. Il s’agit de considérer les pratiques de voisinage comme une ressource relationnelle pertinente à l’accès et au maintien dans un logement en milieu ordinaire et de montrer que les personnes en situation de handicap psychique sont actrices de ces relations au même titre que les voisins et les co-voisins (professionnels, gardiens).

Pour mener à bien ce projet, une recherche participative (2) a été mise en place, impliquant différents champs professionnels (médical, médicosocial, social, associatif, recherche, logement…) et types de savoirs (scientifiques, professionnels, expérientiels). Il s’agit ainsi, à travers la co-construction de ce livret, que l’ensemble des participants interrogent ce qui renvoie en pratique à l’expression « bonnes relations de voisinage » et quelles sont les manières de les préserver. Cette coconstruction a été entreprise sur 12 mois à travers des focus group animés par une chercheuse en anthropologie, un pair praticien et un assistant de recherche. La phase d’expérimentation repose sur la passation d’un questionnaire, d’entretiens semi-directifs et la pratique de l’auto-ethnographie (3). L’objectif est de recueillir de différentes manières les impressions de l’usage de ce dispositif et d’en tirer des premières conclusions. Résultats attendus au cours du premier semestre 2025.

• Contact : A. Troisœufs, I. McCluskey, Labo SM-SHS, Aurelien.TROISOEUFS@ghu-paris.fr, i.mccluskey@ghu-paris.

1– Troisoeufs, A. (2021). « Voisiner et santé mentale : l’art de la distance relationnelle. » L’information psychiatrique, 97, 573-579. https://doi.org/10.1684/ipe.2021.2298. 2– Barbier, JM. (1996). Savoirs théoriques et savoirs d’action, PUF. 3– L’auto-ethnographie est une méthode de recherche qui vise à décrire et à analyser son expérience personnelle dans le but de comprendre un phénomène culturel.