
En psychiatrie, certains actes nous troublent, nous sidèrent et gèlent notre capacité à penser et à réagir, surtout lorsqu’ils se répètent au point que nous nous sentons débordés, voire impuissants. Relèvent-ils nécessairement de ce que nous nommons « passages à l’acte » ? La sémiologie abonde d’expressions qui semblent très proches les unes des autres : passage « à » ou « par » l’acte, « recours à l’acte », « acting-in » ou « acting-out »… Comment les différencier ? Qu’est-ce qui distingue un acte, un comportement, une pulsion et une conduite ?
La clinique de l’agir renvoie à un registre très large qui ne se limite pas à l’expression de la violence envers autrui. Fugues et conduites d’errance, prise de stupéfiants, automutilations voire tentatives de suicide, ruptures avec le milieu familial, abandon précoce de la thérapie… peuvent relever de « passages à l’acte » sans impliquer une hostilité directement dirigée contre un tiers. C’est à chaque fois le contexte clinique – l’histoire de la conduite dans un environnement spécifique (famille, école, institution), son inscription dans la dynamique psychique – qui peut permettre d’en saisir le sens. Derrière l’acte, s’exprime souvent soit une tentative de dire autrement que par des mots soit une volonté de couper court à l’insupportable.
La répétition de ces actes soumet les soignants à rude épreuve. Entre peur et rejet, culpabilité et colère, les contre-attitudes sont parfois inévitables (mesures coercitives systématisées, évitement, indifférence, ironie, refus d’aide…) et nourrissent en miroir d’autres agirs. L’acte vient masquer la souffrance psychique et éloigne parfois le soignant qui tente de reprendre le contrôle et le pouvoir, plutôt que d’accueillir, comprendre et classer ces évènements sans éroder la relation soigné/soignant. Comment restaurer un lien sans cesse attaqué ? Malgré des contraintes organisationnelles qui s’imposent autant aux soignés qu’aux soignants il faut penser collectivement ces moments féconds. Au-delà des attitudes défensives, comment prévenir l’usure émotionnelle et l’isolement face à ces situations répétées ? Comment les contenir psychiquement, apprivoiser les émotions qu’ils suscitent en nous, permettre aux patients d’élaborer, pas à pas, à partir de ce qui tend à les déborder ? Quels dispositifs mettre en place ?
Près de 800 professionnels se sont retrouvés le 14 octobre 2025 à Paris (Cité des sciences et de l’industrie) lors des 11es Rencontres Soignantes en Psychiatrie pour redonner de l’élan à leurs pratiques. Ces Rencontres se sont encore une fois distinguées par ce qu’elles ont d’unique : une pensée du soin vivante, ancrée dans la clinique réelle, portée par des professionnels qui parlent depuis leurs expériences — avec leurs doutes, leurs tensions, leurs trouvailles aussi.
J’ai trouvé de l’intérêt à toutes les interventions. Chacune m’a amené à penser et à faire des liens avec ma pratique quotidienne
Un banquet de connaissances et de réflexions à partager !
Journée toujours aussi qualitative, une vraie richesse !
Ne changez rien ! Bravo pour cette journée, l’accueil, la qualité des intervenants et un grand merci aux usagers pour le partage de leurs expériences et l’émotion suscitée.
1 entrée aux
11 es Rencontres Soignantes en Psychiatrie
à 350 € pour un professionnel de santé
pris en charge par son institution
1 entrée aux
11es Rencontres Soignantes en Psychiatrie
à 310 € pour un professionnel de santé (hors formation continue)
ou 150 € pour un étudiant
Inscriptions de groupe en ligne à partir de 5 agents d’un même établissement

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Pour les personnes en situation de handicap :
– Déficients visuels – Mobilité réduite – Autisme – Handicap intellectuel – Sourds et malentendants
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